L'Art des sculpteurs japonais et la sculpture des Okimonos

Japon - l'Art de la Sculpture

au pays du soleil levant les maîtres artisans réalisent des oeuvres d'Art que nombre de passionnés, de collectionneurs, d'admirateurs ne peuvent qu'envier et c'est particulièrement le cas pour ces petites statuettes que l'on appelle les " okimonos " ...

Qu'est-ce qu'un Okimono ?

Un okimono ( ou 置き物 ) est une sculpture japonaise, un ornement, que l'on peut comparer au Netsuke, mais réalisé en plus grand.
Par rapport à son aîné qui lui sert d'attache sur le vêtement que l'on nomme un " kimono ", un okimono est un objet purement décoratif.
Il est traditionnellement exposé et présenté dans le " tokonoma " ( ou 床の間 ) qui est est une petite alcôve, avec un plancher légèrement surélevé, bien à plat, dans laquelle l'on expose aussi des calligraphies,des estampes, des plantes et des objets d'art. Une sorte de grande vitrine à l'orientale qui constitue une partie importante de l'habitat traditionnel japonais.
Réalisés dans les mêmes gammes de matières, ivoire, os, bois, pierre dure, bronze et autres, les uns comme les autres sont plus que représentatifs de l'Art ancestral des sculpteurs japonais.
Contrairement au Netsuke, qui existe depuis des siècles, l'okimono apparaît vers la toute fin de l'ère EDO, puis tout au long de l'ère MEIJI, avec notamment de nombreuses productions en ivoire destinées à l’exportation vers l'Orient.
Peu à peu, il prendra aussi une place importante dans le " tokonoma " et sera de plus en plus en prisé par les japonais, provoquant des créations parfois véritablement sublimes !

Apparition, développement, évolutions des okimonos.

Si cette statuette semble avoir une origine et une destinée plus commerciales, symbole de la modernisation et de l’ouverture du Japon au reste du monde.
Les estampes, les meubles et les bibelots nippons font le bonheur des collectionneurs français et des artistes. Le japonisme est à la mode.
Pour les fabricants japonais, il s’agit là d’un nouveau marché, où la demande est importante, les Européens raffolant de ces menus objets dépositaires d’une culture fascinante car étrangère. Dès lors, la production s’organise en masse et, parallèlement à l’apprentissage traditionnel chez un maître, de nombreuses écoles voient le jour, entre autres à Tokyo. L’okimono apparaît comme une alternative pour satisfaire la demande européenne et devient à son tour un bien d’exportation.
La convention de Washington sur la protection des espèces menacées, dont l’éléphant, va profondément marquer bien des productions d'Asie du Sud-Est, particulièrement la Chine et le Japon qui vont peu à peu devoir s'adapter aux restrictions de l'usage d'ivoire et à sa commercialisation.
Les okimonos, vont eux aussi, pour les plus récents donc, leurs réalisations vont peu à peu se modifier et répondre, souvent, à des critères plus drastiques pour réussir à leur apporter une réelle valeur.
On reconnaît celle-ci à la qualité de la matière : l’ivoire de l’éléphant est plus apprécié que l’ivoire de morse. À l’instar des netsuke, les okimonos ne sont pas tous travaillés dans cette matière. Certains peuvent être en buis, incrustés de corne brune – notamment pour souligner des détails –, de métal ou de pierres semi-précieuses, de corail ou de nacre. Les connaisseurs marquent d’abord une prédilection pour les statuettes taillées dans un seul morceau, puis pour la qualité de la sculpture. La finesse du travail, la précision des détails et l’expression des visages jouent évidemment dans l’appréciation. Le sujet tient aussi un rôle.

Quels sont les sujets représentés par les okimonos ?

Les petits métiers plaisent quant à eux pour leur côté " scènes de genre " ou " clichés documentaires" les thèmes animaliers, pour les crustacés ou pour les oiseaux, sont plus rares encore. Ils révèlent un Japon souvent exotique, avec ses samouraïs et ses geishas...
Autres critères de valeur : la taille et la signature. Mais, contrairement à ce que l’on pourrait penser, cette dernière n’est pas déterminante, même si certains maîtres ou écoles, comme celles de Tokyo, peuvent être recherchés, même si certains attachent une réelle importance au fameux cachet de laque rouge ...

Notre exemple : un okimono, en bois sculpté, représentant un homme tenant un marteau.

Au niveau des matières, on reconnait le choix de bois précieux et surtout dur pour cet usage en sculpture; il est souvent ensuite gravé de nombreux autres ornement, comme sur le sujet présent de rehauts de polychromie, de calligraphies, d’incrustation d'os ou d’ivoire ( ? ) .
Au niveau du sujet, il s'agit très exactement de ceux parmi les plus recherché, représentant un homme dans son travail et paré de ses habits traditionnels qui, muni de son gros marteau semble partir au travail.
La taille, légèrement supérieure à 15 cm, un poids de 350 grammes, sont dans la bonne moyenne des belles pièces, de bonne réalisation, mise à la portée des bourses de nombreux collectionneurs.
Les détails sont le plus gros points fort de cette réalisation, montrant la finesse, le savoir faire de l'élève ou du maître artisan l'ayant réalisé ... ( un idéogramme, de couleur rouge, figure en plein milieu du dos ... :) )
Finalement, il s'agit à d'une belle pièce de collection, d'un très bon exemple pour illustrer cet article, d'un okimono, assez récent, datant probablement des années 60's ou 70's, ou, peut-être en y regardant de beaucoup plus près, d'y voir de beaux travaux beaucoup plus anciens, une véritable utilisation de cette belle matière qu'est l'ivoire, et donc remonter dans les temps, bien avant l'année 1900 pour se retrouver dans le tout début de l’ère Meiji ... cela restera quand même un superbe travail qui constitue vraiment une réelle belle pièce de valeur et de collection.