Les sulfures ou presse-papiers en cristal ou en verre
sulfure - presse-papier en cristal
Les sulfures ou presse-papier , en verre ou en cristal, accessoires de bureau, ou objets de collection, font l'objet d'un succès remarquable. Toute l'élégance et la majesté du cristal rehaussée par de subtiles inclusions d'émaux de couleur, leur donnent un raffinement unique...
Les sulfures, finalement c'est quoi ?
Ne prenons pas les définitions scientifiques ou autres, genre Wikipédia pour cette rubrique, car, eux ne prennent ce mot que au premier degré et nous donnent, une foule certes, de très nombreux renseignements sur le " composé chimique " constitué à partir du souffre et de tout ce qui peut s'en suivre ...Les " sulfures " qui nous intéressent, en tant que collectionneurs, sont ces petites boules de verre, entièrement réalisées à la main, appelées aussi " presse-papier " et qui porte en inclusion une foule d'objet, les transformant de manière féérique en images subjuguantes.
Nées au XIXe siècle, elles n'ont cessé d'évoluer et sont aujourd'hui plus éclatante que jamais.
Les presse-papiers apparaissent dans les années 1840 alors que se développe le courrier postal.
Lourds et compacts ils servent d'abord à l'impression des timbres puis sont utilisés pour presser et serrer les lettres sur les bureaux: on parle alors de serre-papiers.
Très vite, ils vont être davantage appréciés pour leurs qualités décoratives que pour leur fonction utilitaire.
Les origines et l'histoire des sulfures ou presse-papier.
Cet objet de collection, accessoire de bureau, vendu à l'origine à prix modeste, apparut sur le marché vers 1845 et a fait l'objet d'un succès remarquable.Tout commence par la découverte de la fabrication du cristal en Angleterre en 1751, et en France 20 ans plus tard.
Ensuite émergea le Sulfure dont les premières fabrications remontent à 1790. Ce mot désigne exclusivement des incrustations de camées dans des formes en cristal ou en verre.
Le camée est sculpté dans de la pâte céramique ( stéatite ).
Au contact du cristal en fusion, le camée prend un éclat semblable à celui du sulfure d’argent.
D’où sans doute l'origine du nom des objets. Par association on a probablement appliqué ce terme aux inclusions de motifs décoratifs dans du cristal ou du verre, inclusions qui n'ont absolument rien à voir avec le soufre ni aucun de ses composés.
La haute température du cristal/verre détériorant le camée, la complexité des procédés de fabrication a pris de longues années de recherches et de mises en œuvre
On utilisa d'abord du kaolin pour fabriquer la porcelaine, ensuite on lui a adjoignit du silicate de potasse de telle sorte que le mélange ait la même densité que celle du cristal.
Peu à peu, la stéatite, craie des tailleurs, s'est enfin avérée être la mieux adaptée à l'incrustation dans le cristal. Ensuite, bien sûr, on a cherché à colorer la composition obtenue.
Puis sont arrivés des bijoutiers, artisans, des cristalleries en France,en Angleterre, aux Etats-Unis, en Bohême qui ont alors fabriqué des sulfures de haute qualité, mais les plus beaux exemplaires restent français.
Les " presses-papiers " sont nés 50 ans plus tard ( 1845 ), ainsi que les boules d'escaliers, les boutons de porte et les cachets de même conception.
L'évolution des boules de cristal ...
- Les premières boules ont été des millefiori ( mille-fleurs ) : des boules de cristal enfermant des parcelles de cristal opaque coloré formant des motifs ressemblant à des fleurs.La tranche apparente ressemble à une gourmandise acidulée, on appelle ces boules des " bonbons" . D'origine vénitienne, ce procédé se déroule ainsi : des baguettes d'opaline multicolores, de formes différentes, étirées, moulées, refroidies, tronçonnées en bonbons. Ensuite on les pose sur un disque en fonte comportant autant de cavités que de bonbons à enfermer dans le presse-papiers.
On applique alors sur ce disque une paraison de cristal clair pour coller les bonbons au cristal. On aplatit pour former la base puis on verse une autre quantité de cristal sur l'ensemble et on forme la boule.
La pièce est ensuite recuite, polie, retaillée etc..., demandant finalement de nombreuses et longues heures de travail ...
- Nota : L'on parle toujours des verriers vénitiens, mais ... les Égyptiens connaissaient aussi les bonbons " millefiori ".
- Une autre méthode de fabrication : avec des émaux de couleur modelés à chaud, on forme des fleurs traitées à plat ou en bouquet, des fruits, des légumes, des insectes : les serpents, les lézards et les salamandres se disputent la vedette, le papillon arrive loin derrière.
Ils sont souvent associés à des fonds de dentelles ou " mousseline" , ou à des filigranes, des torsades, des marbrés, des sablés, des mouchetés, des sujets, des spirales...
Les fleurs font partie du registre classique sauf si elles se présentent en bouquet.
Collectionner les sulfures, une passion addictive !!!
- Première chose à savoir : le collectionneur de sulfures s'appelle un scalaglobuphile...- Des milliers de ces boules ont été produites, du chef-d’œuvre au bibelot médiocre... Il faut donc quand même savoir faire un tri, retenir quelques critères ...
Seuls les motifs peu répandus intéresseront le collectionneur averti.
L'autre critère de sélection réside en l'exécution : le cristal doit être limpide, sans failles ni bulles, aucune striure ni redent; ni jointure ni ressaut autour de la base. Le sujet bien central et les coloris raffinés.
Plus l'objet joue le mystère, plus il est convoité, c'est le cas des rares " overlays" : la boule de cristal est recouverte d'une double ou triple couche de verre, et taillée, ce qui permet de voir par transparence le décor emprisonné.
- Au niveau des critères de taille, les boules presse-papiers sont divisées en 3 groupes : entre 3 et 6 cm, entre 6 et 9 cm et un magnum de + de 9 cm.
- Les noms les plus célèbres que vous entendrez chez les " scalaglobuphiles " sont :
pour la France : Saint-Louis, Baccarat, Clichy, pour l'Angleterre: Wedgwood et Bristol, pour l'Autriche, et ensuite l'Italie Murano( Venise ) puisque Venise faisait encore partie de l’empire austro-hongrois et enfin de l'autre côté de l'océan pour les USA, dans le Massachusetts: Boston et Sandwich Glass C°, New England Glass C° .
- Au milieu du XIXe siècle les Français portent cet art au sommet. Saint Louis et Baccarat ( Lorraine ) et Clichy ( près de Paris ) monopolisent le marché.A elles seules ces trois manufactures vont réaliser près d'un demi-million de presse-papiers en 15 ans.
Les fabricants recherchent sans cesse de nouvelles techniques et de nouveaux motifs : millifiori, sulfures, overlay se multiplient,le succès est tel que de nombreuses imitations en verre ordinaire seront réalisées dans de nombreux pays européens.
Vers la fin des années 1860 la mode évolue,la production des grandes cristalleries s'essouffle et s'arrête progressivement,ils tombent peu à peu dans l'oubli.
En 1950,ils connaissent une renaissance grâce à une forte demande des États-Unis, les techniques sont redécouvertes chaque année. Baccarat et Saint Louis éditent de nouveaux modèles en séries limitées.
Entre les modèles anciens et les presse-papiers modernes il y en a désormais pour tous les goûts et toutes les bourses....
Une petite découverte, une petite collection ...
Pour commencer ... une petite collection de 8 belles sulfures ou presse-papiers de tailles et d'époques différentes en bon état à décor de millefiori ( mille fleurs ), fleurs ou autres inclusions et motifs.Probablement que certaines sont en Baccarat, en Saint-Louis, en Clichy, en Bristol, Wedgwood ou encore en Murano, etc...
Je ne suis pas vraiment spécialiste en la matière ... mais c'est JOLI ... : )
Caractéristiques physiques :
1 - 8 × 4,5 cm
505 grammes
2 - 9 × 5 cm
650 grammes
3 - 5 × 5 cm
260 grammes
4 - 7 × 4 cm
330 grammes
5 - 6 × 6 cm
285 grammes
6 - 8 × 5,5 cm
610 grammes
7 - 7 × 6,5 cm
545 grammes
8 - 7,5 × 6,5 cm
585 grammes
Style : antique ou arts-déco
période : selon les modèles
Et maintenant, futur( e )s SCALAGLOBUPHILES, admires quelques modestes photos pour terminer ... : )
autres articles à lire :